Le salon Raphaël est un écrin magique posé sur la place Gallon dans le IIe arrondissement de Paris,à deux pas du théâtre de La Michodière, né des talents conjugués de l'architecte Gil Bakhtiar,du designer Borek Sipek et de l'installateur Van Houte.
1.
Zoom sur la porte d'entrée dont la poignée en métal chromée dessine une vague que l'on retrouvera
dans tous les détails de décoration du salon.
L'huisserie est frappée du logo R, initiale et symbole du maître des lieux qui le porte d'ailleurs
en médaillon autour du cou. Elle annonce, à sa manière, que tout dans cet espace est dédié au théâtre.
2.
70 m2 répartis sur deux étages dont le sol est en merisier cendré. Au rez-de-chaussée, 8 bancs de coiffage séparés de telle façon qu'aucun jeu de miroir, discrétion oblige, n'est possible. Au fond, une porte capitonnée
en skaï mène à l'institut de beauté. L'étage supérieur, lui, est réservé aux bacs et à la technique.
3.
Le plan de travail est très ondulé et rompt la monotonie des thèmes rectilignes chers à l'esprit clinique,
froid et high tech du début des années 90. Cette forme vient se creuser devant la cliente et créer
une sorte d'emboîtement qui confère à cet espace une parfaite intimité. Les fauteuils eux-mêmes
n'ont pas résités à l'appel du large et offrent leur corps généreux à cette incessante vague qui vient,
va et revient. A leurs pieds, un tapis de dalles en couleur posé dans la continuité du plancher.
Sa mission ? Démarquer l'aire de travail de chaque coiffeur en lui donnant un petit côté loge de théâtre. Logique finalement, puisque le quartier abrite plusieurs salles de spectacles. Ces loges en question,
sont rythmées par des rangements baroques d'inspiration 40 en médium vernis orné d'un cabochon
qui tient lieu de bouton.
4.
Quatre bacs se partagent l'espace du premier étage d'où la cliente peut admirer la place Gallon.
En skaï également, les sièges, quoique moins imposants et beaucoup plus classiques,
rappellent par leur couleur les fauteuils du rez-de-chaussée.
5.
Massifs, les fauteuils des bancs de coiffage aux pieds arqués, en fonte d'aluminium non pivotants.
Ils invitent à un confort que rien ne saurait perturber. C'est le coiffeur seul, qui tournera autour
de la cliente depuis le siège très original (en alcantara et caoutchouc), où il est assis.
Incurvé au niveau de l'assise, il lui permet de glisser et bouger comme il l'entend tout en restant dans une position confortable et convenable. Rien ne traîne, rien n'est laissé au hasard et les séchoirs descendront du ciel pour recouvrir les têtes des clientes et redisparaître comme par enchantement.
Texte repris du magazine "La COIFFURE de Paris" rédigé par Isabelle AITHNARD Retour